Les écueils d’un entraînement standardisé

Trop souvent, l’entraînement est abordé sans tenir compte :

  • Des différences de morphologie
  • Du vécu corporel
  • De l’attention ou de la compréhension individuelle

Les zones du corps à consolider sont propres à chacun. Même en cours collectif, où l’entraînement est identique pour tous, il ne peut être pratiqué de manière uniforme. Chaque individu possède une constitution qui lui est singulière, une aptitude physique différente, et une progression qui lui est propre. Quant à celui qui est atteint d’une ou plusieurs limitations articulaires précises (tendinite, hernie discale, etc.) doit particulièrement être attentif à toutes douleurs pouvant survenir lors de l’exécution des exercices.

Comprendre plutôt que reproduire

Fréquemment, nous reproduisons des gestes mécaniquement,
sans :

  • Les comprendre
  • Les ressentir
  • Mesurer leur impact sur notre propre structure

Conséquences :

  • Mouvements mal effectués
  • Gestuelle approximative
  • Douleurs persistantes
  • Perte de motivation

La précipitation est l’ennemie du bon geste. Ainsi, vouloir copier un mouvement sans l’avoir intégré, sans en comprendre l’origine ni le but, revient à reproduire une image vide de sens. Il est essentiel de s’approprier les exercices et de travailler avec justesse pour éviter toute compensation néfaste, toute crispation inutile, ou tout automatisme contre-productif.

Un exercice mal assimilé est toujours mal exécuté,  et peut générer tensions ou déséquilibres.

Chaque corps à son histoire

Il possède ses forces, ses limites, ses besoins spécifiques — qu’ils soient physiques, physiologiques ou cognitifs — ce qui en fait sa singularité.

L’uniformité n’est pas synonyme d’efficacité

L’enseignant transmet de façon globale des consignes, fait des démonstrations, apporte des corrections, pensant qu’elles seront saisies par tous. Or, bien souvent, les élèves — notamment les débutants — ne disposent que d’une compréhension partielle, voire inexistante, du fonctionnement de leur corps.

Quant aux initiés, ils commettent également des erreurs, et peuvent développer au fil des séances une mauvaise posture ou créer des déséquilibres qui produisent parfois des dégâts considérables.

Même lorsque les informations transmises sont claires, cela ne signifie pas qu’elles soient comprises, encore moins assimilées.

L’élève écoute, regarde, tente de reproduire… mais dans l’exécution, il mobilise souvent tout son corps, au lieu d’activer uniquement les zones concernées. En pensant bien faire, il s’éloigne parfois du mouvement juste. Ce n’est là qu’un exemple parmi tant d’autres…

Répéter ne suffit pas

Quel que soit son niveau, l’enseignant — qu’il soit reconnu ou non — répète inlassablement les mêmes recommandations :

« Tenez votre dos – Serrez les fessiers – Rentrez le ventre – Ouvrez les épaules… »

Malgré ces rappels constants, les résultats sont souvent mitigés

Pour certains élèves, ce n’est ni le manque de motivation, ni le manque de travail qui freinent leur progression, mais une erreur de compréhension ou une limitation physique qui, pourtant, peut être améliorée. À condition de saisir le fonctionnement réel de son propre corps.

Le silence des élèves

Peu d’élèves osent dire qu’ils ne comprennent pas. La plupart simulent, espèrent que cela ne se verra pas…
Mais un œil attentif ne s’y trompe pas : on les voit se crisper, se décaler, sortir les côtes en pensant engager les abdominaux… sauf pour ceux, chez qui ce type de placement est instinctif.

Les déséquilibres types

  • Des abdominaux superficiels trop toniques qui poussent le ventre vers l’avant
    et fragilisent le plancher pelvien.
  • Des fessiers peu engagés.
  • Des épaules musclées, mais mal positionnées.
  • Et des bras en tension, mais flasques, dits en « chauve-souris ».
  • Des épaules musclées, mais sur-engagées vers l’avant.
  • Une cage thoracique surdéveloppée.
  • Des muscles denses et peu mobiles.
  • Une posture rigide, un manque de souplesse.
  • Un renforcement abdominal souvent néfaste pour le plancher pelvien.
  • Un corps encore mou, sans tonus structurant.
  • Un alignement absent, ou mal installé.